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Menthe Froissée
Menthe Froissée
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12 octobre 2008

Exposition César, Fondation Cartier

L'exposition du sculpteur César, à la fondation Cartier, s'organise autour de 4 thèmes principaux: les expansions, les compressions, les empreintes humains et les fers.

Les empreintes humaines ont débuté lorsque César a été invité à prendre part à un travail collectif sur "La main, de Rodin à Picasso", en 1965. Travaillant à partir d'un moulage de son pouce, il l'agrandit bientôt par un procédé de "pantographie", et travaille avec du plastique, de la résine, du cristal, du bronze... Le résultat est très visuel, très décoratif.

Décoratif, c'est peut-être le mot qui me vient sans cesse au sujet des oeuvres de César, qui explique d'ailleurs lui-même dans un montage d'interviews que c'est surtout le travail sur les matériaux qui l'intéresse. la plasticité de la résine, la brillance obtenue après un polissage patient et la pose de certains vernis. César est sans doute un artiste, puisqu'on l'expose et qu'on achète ses oeuvres fort cher, et en tout cas un chercheur - non pas de sens, mais sur les matières et ce qu'elles peuvent nous aider à exprimer. Aucun message ne semble présent dans l'oeuvre de César. Il n'a pas l'ambition de nous transmettre sa vision, sa reconstruction du monde, et ne se prend guère au sérieux, apparemment.

Les compressions ne me disent pas grand-chose, même si je leur reconnais une présence forte. Les "fers" , représentations d'insecte avec des morceaux de ferraille, sont très réussies, même si elles me paraissent assez ludiques, et complètement axées sur une imitation directe (parfois parodique, en plus) du réel. Les empreintes m'ont beaucoup intriguée. Quant aux expansions, je les aitrouvées très sensuelles, et me serais bien laissée aller à les caresser, à éprouver leur contact contre ma peau.

Deux autres choses m'ont interpellée en marge de l'expo. D'abord l'espace du musée, conçu par Jean Nouvel, le même Jean Nouvel qui est commissaire de la manifestation. L'utilisation des volumes, de la lumière, de l'architecture pour mettre les oeuvres en valeur, la "scénographie",  est ici proche de la perfection, et contribue au plaisir de la visite consubstantiellement (désolée pour le barbarisme).

Par ailleurs, et c'est moins positif, je note que la plupart des oeuvres exposées appartiennent à Alain-Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier, et garde à l'esprit l'oubli relatif où était tombé César depuis quelque temps.En tout cas, je ne peux m'empêcher de songer que le prix des oeuvres ne pourra que remonter grâce à elle... C'est comme l'exposition Jeff koons à Versailles, pour laquelle on a murmuré qu'Aillagon, Président du domaine du Château de Versailles et ancien ministre de la Culture,  l'avait organisée afin de favoriser la spéculation sur son oeuvre, un collectionneur très riche n'étant autre que François Pinault, dont il a été proche collaborateur... Mais peut-être suis-je mauvaise langue.

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