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Menthe Froissée
Menthe Froissée
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5 février 2008

Science et conscience

"La question des organismes génétiquement modifiés transcende les oppositions politiques classiques. Il existe des pro et des anti au sein de l'UMP et du Parti socialiste. Sur le fond, il est dangereux d'avoir des positions idéologiques en matière de technologie. Ce genre d'a priori aboutit à des impasses. Il n'y a pas lieu d'être pour ou contre une technologie. En revanche, on doit se poser des questions sur ses applications afin de l'encadrer avec la plus grande prudence. Même les défenseurs des OGM les plus illustres à l'Assemblée doivent reconnaître qu'ils ne pourront réparer les dégâts en cas de dissémination des gènes dans la nature. A l'inverse, les opposants doivent admettre la nécessité de reconstruire une recherche digne de ce nom sur les OGM en France. A titre d'exemple, la vigne de l'Inra, dont le pied est génétiquement modifié pour résister à une maladie courante, le court noué, est une bonne piste. Les greffons ne sont pas des OGM : il ne peut y avoir dissémination." déclare Nathalie Kosciusko-Morizet.

Voilà un texte qui me paraîtrait très intéressant à commenter. Il en appelle à l'objectivité scientifique pour prendre la décision d'autoriser ou d'interdire les OGM. Effectivement, une position idéologique fournit une grille d'analyse qui va poser des a-prioris, cataloguer, enfermer. Et il serait bien dommage que des préjugés nous privent des bienfaits potentiels d'une technologie.

Mais il faut se poser des questions, tout de même, observe NKM, du moins sur les applications de la technologie en question.

Oui, mais... il me semble  qu'une technologie,  c'est déjà une application. D'accord pour laisser libre cours à la recherche fondamentale, mais les plantations d'OGM,  c'est déjà une réflexion appliquée.

Et sur quel critère va-t-on fonder nos questions? Ne sont-elles pas forcément reliées à une problématique qui relève d'un consensus moral?

Prenons l'exemple du clonage humain. On a à peu près idée de comment faire, je crois. Or, à quel moment a-t-on encadré l'application de cette technologie? En ayant vu les résultats? Pour filer la comparaison, en vérifiant que les clones ne se mélangent pas à la population "originale"? En n'autorisant que les clones stériles? Ou bien plutôt parce qu'idéologiquement, on a estimé que le clonage humain n'est pas tolérable?

Il me paraît donc faussement rassurant d'invoquer l'expérimentation scientifque comme seule barre d'appui (et garde-fou). Je ne crois pas qu'on puisse faire l'économie d'une réflexion qui peut-être, se teintera d'idéologie mais de toute manière fera l'objet d'un débat, et sera donc lui aussi "encadré".

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