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Menthe Froissée
Menthe Froissée
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28 novembre 2007

Les OGM et moi

Je suis allée creuser la question des OGM… Apparemment, les rapports et les contre-rapports sur l’innocuité du maïs transgénique se succèdent, dans une dynamique de contradiction aboutissant seulement à une telle confusion que l’on ne sait pas quoi penser. Le MON 863 est dangereux pour la santé humaine, disent les uns. La preuve : les rats de labo qui en absorbent ont les reins atrophiés ! Stupide ! répliquent les adversaires, tous les rats de labo ont les reins plus petits. Ou encore : tel modèle statistique révèle un danger élevé (2003). Foutaises, répondent les autres : ne pas confondre les probabilités avec la toxicologie. Attention aux protocoles de test etc… Au final, la réponse semble être que c’est la dangerosité de tout ce que nous mangeons qui est à mettre en cause. Le maïs OGM, ce n’est pas pire que les graisses hydrogénées ou l’huile de palme, massivement utilisées pour les plats préparés et qui n’avaient pas été évalués parce qu’on ne se méfiait pas, alors que maintenant on leur attribue une large responsabilité dans l’épidémie d’obésité. On peut réagir de 2 manières à cet argument : -         On a tort de faire une fixation sur les OGM, qui jouent un rôle de bouc émissaire. Pour être équitable, il faudrait tout évaluer. (mais évidemment, comme c’est impossible, on ne va rien faire au bout du compte) En attendant, il faut autoriser!Ou plutôt : -         OK, on a déjà fait pire ou aussi mal. Mais justement: est-ce une raison pour en rajouter ? Ne vaudrait-il mieux pas mettre un coup d’arrêt ? (On voit les mêmes débats avec la drogue et l’alcool. Certains disent : puisque l’alcool, qui est une drogue, est en vente libre, pourquoi ne pas légaliser la cocaïne ? D’autres répliquent, l’alccol nous donne déjà suffisamment de fil à retordre, on ne va pas légaliser en plus la cocaïne !) Concernant les cultures de maïs transgénique et la dissémination du pollen, qui peut faire muter les cultures avoisinantes : on ne sait pas non plus où on va. Apparemment, 90% du pollen de maïs retombent dans les 5 premiers mètres autour de la plante qui les émet. A 50m, on n’en détecte plus que 1%. OK. Mais en France on recommande une distance de 25m entre cultures de maïs OGM et maïs traditionnel, tandis qu’en Allemagne, c’est de 150 à 300m. Pourquoi ? De plus, le vent peut emporter le pollen de maïs à plusieurs km de distance en le faisant monter à 1 km d’altitude, où les conditions de viabilité sont meilleures qu’au sol. Et que dire du pollen transporté par les abeilles ? No problem, disent les uns : les abeilles sont routinières et vont tjrs au même endroit. Donc elles font la navette entre la ruche et le champ transgénique, sans risquer d’aller contaminer un autre champ. Mauvais raisonnement, répliquent les autres : dans la ruche, elles se frottent aux abeilles qui vont dans les champs traditionnels et leur transmettent le pollen OGM, qui va ensuite se déposer sur les plants classiques. Il y a aussi le risque de modifier génétiquement d’autres plantes, et d’obtenir ainsi des espèces sauvages (et indésirables) résistantes à l’herbicide ciblé dans la plante OGM voisine. Conséquences : si la plante sauvage acquiert un gène de résistance à un herbicide auquel elle n’est pas exposée, elle est vouée à disparaître car elle produire inutilement de l’enzyme de résistance. En revanche, si on cherche à l’éliminer, on n’y arrivera pas. Croyez-vous que cela arrête l’industrie alimentaire ? Non: ils cherchent à produire des plantes « mâles stériles », qui ne produisent pas de pollen, ou à forcer l’autofécondation (en empêchant l’ouverture de la fleur), ou insérer le transgène à un endroit tel que le pollen ne le contienne pas… Autrement dit, suivant la formule consacrée, on n’arrête pas le progrès… Et surtout, on ne maîtrise ni son avancée, ni ce qui en découle.

Ce n’est pas pire qu’arroser toute une zone de désherbant, réplique-t-on parfois. Moui . Peut-être. Peut-être pas: à vrai dire, on n’en sait rien.

En tout cas, planter de l’OGM en plein champ, pour moi, c’est un manque de respect pour les autres, c’est une menace incontrôlée. « Je m’installe au mépris de mon environnement, c’est les plus gênés qui s’en vont » (humour involontaire).

Je ne suis pas choquée qu’on aille brûler (ou faucher) des champs de maïs transgénique…

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Commentaires
M
Bien d'accord avec vous... J'ai vu le film Supersize Me, qui est en effet très intéressant.
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C
Bonjour,<br /> <br /> Effectivement, il est toujours préférable d'appliquer le principe de précaution. Ne jouons pas les apprentis sorciers avec une science que l'on ne maîtrise pas entièrement...<br /> <br /> Mise à part les OGM, je pense qu'il est grand temps de renouer avec la nature et les fermiers, éleveurs qui la respectent. Il faut favoriser les liens directs entre producteurs et consommateurs.<br /> <br /> En effet, de nos jours l'industrialisation du secteur alimentaire devient inquiétant... les animaux ne voient plus le jour, les canards ne se baignent plus, etc. Cette surproduction n'a aucun sens puisqu'elle ne sert à réduire la famine dans le monde. Nos pays industriels préfèrent détruire ou stocker les surplus plutôt que les distribuer à ceux qui en ont besoin... et oui c'est la loi du marché.<br /> <br /> Je vous conseille de lire le livre "Super Size Me" qui en dit long sur les méthodes de la restauration rapide (http://corsenap.canalblog.com/archives/2007/12/03/7111057.html)<br /> <br /> Bonne journée,<br /> Corsenap
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C
Bonjour,<br /> <br /> Effectivement, il est toujours préférable d'appliquer le principe de précaution. Ne jouons pas les apprentis sorciers avec une science que l'on ne maîtrise pas entièrement...<br /> <br /> Mise à part les OGM, je pense qu'il est grand temps de renouer avec la nature et les fermiers, éleveurs qui la respectent. Il faut favoriser les liens directs entre producteurs et consommateurs.<br /> <br /> En effet, de nos jours l'industrialisation du secteur alimentaire devient inquiétant... les animaux ne voient plus le jour, les canards ne se baignent plus, etc. Cette surproduction n'a aucun sens puisqu'elle ne sert à réduire la famine dans le monde. Nos pays industriels préfèrent détruire ou stocker les surplus plutôt que les distribuer à ceux qui en ont besoin... et oui c'est la loi du marché.<br /> <br /> Je vous conseille de lire le livre "Super Size Me" qui en dit long sur les méthodes de la restauration rapide (http://corsenap.canalblog.com/archives/2007/12/03/7111057.html)<br /> <br /> Bonne journée,<br /> Corsenap
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