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Menthe Froissée
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25 juillet 2007

Choisir sa foi?

Paul Thibaut, président de l’Amitié Judéo-chrétienne de France, présente un point de vue intéressant sur la foi dans Le Monde du 22-23 juillet 2007.

Son article intervient après que le culte et les messes traditionalistes ont été reconnues par un motu proprio, et exprime la crainte que l’intégrisme retrouve légitimité et soutien.

Or « à travers le conservatisme linguistique s’exprime une passion plus générale , celle d’affirmer ‘l’inerrance’ de l’institution catholique et la fixité de ses formules dogmatiques ».

Il explique que si l’Eglise s’est récemment obligée à des repentances, elle n’en prétend pas moins détenir la Vérité, et frôle la schizophrénie : « d’un côté, l’épouse du Christ sans péché, de l’autre l’Inquisition, l’antijudaïsme, l’antiféminisme »…

Pour lui, « ce qui est en cause ici, c’est d’abord une conception de la foi », et c’est là que son article m’intéresse tout spécialement : comment se vit la foi ?

La foi : « est-elle une garantie sur quoi on se repose, que l’on répète, qui dispense de risquer ? Ou bien est-ce une confiance qui oriente et anime la vie : la certitude qu’au bout du compte le Christ ne fera pas défaut à  ceux qui le suivent. La conception magique de la foi dévalorise le monde, lieu de chute, au mieux espace neutre, alors qu’une foi espérante se formule et se reformule dans le temps, à l’épreuve du temps ; elle n’est pas séparée de l’histoire mais informée par celle-ci. » P. Thibaut voudrait que l’on éprouve la foi non comme un patrimoine, mais comme une exigence à déchiffrer. »

Ce texte m’émeut beaucoup, bien que je ne sois pas croyante, et me rappelle Une Vie Bouleversée d’Etty Hillesum , où elle se révolte contre les croyants qui demandent des comptes à Dieu et lui reprochent la guerre et les exterminations alors que selon elle, c’est aux hommes de se montrer dignes de leur créateur.

J’y vois une conception de la foi qui, loin d’abêtir l’Homme comme tout dogme qui refuse le questionnement, le pousse au contraire à s’élever, à travailler pour atteindre ses idéaux, et le soutient dans ses efforts.

Il  me pose tout de même une question : peut-on choisir la manière dont on a la foi ? Il me semble déjà impossible d’ « adopter » la foi, dans une démarche volontariste. Mais quand on croit en Dieu, et au message de Jésus, peut-on choisir son orientation ? Rentre-t-il du raisonnement dans cette forme d’amour et de confiance ?

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