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Menthe Froissée
Menthe Froissée
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20 avril 2007

La Chute/Der Untergang

J'ai vu ce week-end Der Untergang de Oliver Hirschbiegel, "La chute", qui retrace les derniers jours d'Hitler dans son bunker. Ce film, sorti en Allemagne en septembre 2004 (et en France en janvier 2005, il me semble) avait été critiqué à l'époque parce qu'il montre l'être humain, et non le despote monstrueux, et risque ainsi de susciter la pitié parce qu'il est diminué par la maldie et en triste posture. En même temps qu'on reconnaissait au film le mérite d'une exactitude historique scrupuleuse, on lui reprochait son objectivité, son absence de position vis à vis du nazisme et de la shoah.

Cela m'a finalement rappelé la polémique autour des Bienveillantes, de Jonathan Littell. Dans les deux cas, on eproche à la fiction de trop coller au réel. On a peur que la réalité n'étouffe la vérité de l'horreur, on préfèrerait une problématique, une partialité, une volonté démonstrative, didactive, une leçon.

Mais tout de même, c'est vrai qu'Hitler était un être humain. Oui, sans doute était-il gentil avec ses secrétaires, patient avec Eva Braun... Et alors? De toute manière, comment se serait-il attaché ses fidèles, ses inconditionnels? Il fallait bien qu'il ait un charisme. Et ses crises d'hystérie, son discours insupportable de mépris pour son peuple et ses subordonnés en situation d'échec suffisent à décrire un dictateur instable et dangereux.

Effectivement, le film ne dit pas tout, il présuppose des spectaeurs avertis, capables de placer le récit dans une perspective historique plus large. Ce n'est pas un film pour scolaires, sans doute, encore qu'Odalisque avec ses 15 ans a été très frappée.

Ce qui est très impressionnant dans le film, c'est notamment l'état second de ses proches, qui agissent suivant la logique interne d'un monde désaxé, fanatisés, mus par une folie contenue et impassible qui les conduit au meurtre et au suicide. A l'extérieur, les souffrances des civils sont terribles, entre l'assaut des Russes et la menace des Nazis qui pendaient les désereurs. Les enfants soldtas, la boucherie des hôpitaux de campgne sont insoutenables. Quelques personnages rappellent les repères de l'humanité, comme le chirurgien, mais aussi, paradoxalement les saluds comme Speer, Himmler ou Fegelein qui essaient de tirer leur épingle du jeu.

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